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DES ÉLEVEURS ONT TESTÉ LE NOUVEAU MANITOU MLT 960

Le moteur et son entretien C'est le même moteur que le MLT 840 avec la même accessibilité, notamment avec cette grille de protection amovible devant le radiateur qui est facilement nettoyable. Les MLT possèdent aussi un décolmatage automatique du radiateur. REPORTAGE PHOTOS © D.G.

PROPRIÉTAIRES D'UN MLT 840, DES ÉLEVEURS MÉTHANISEURS ONT PU JUGER DE LA DIFFÉRENCE DE CAPACITÉ DU MODÈLE SUPÉRIEUR POUR LEURS TRAVAUX INTENSIFS DE MANUTENTION.

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LE GAEC DES MOULINS DE KEROLLET, À ARZAL (Morbihan), a pu essayer pendant plusieurs jours le dernier-né de la gamme agricole des chargeurs télescopiques Manitou. Il s'agit du MLT 960 : capacité de charge 6 tonnes, hauteur de levée 9 m, poids 11,4 t, une machine destinée, selon le constructeur, « aux cycles de travail intensifs et répétitifs ». Et les éleveurs méthaniseurs sont l'une des cibles privilégiées de ce télescopique de grande capacité.

C'est le cas aux Moulins de Kerollet où le chargeur doit alimenter deux fois par jour le méthaniseur avec un godet à griffe de 2,5 m3, charger les camions qui viennent prendre livraison des plaquettes de bois séchées (grâce à la cogénération) avec un godet de 4 m3, et aussi manipuler le compost à épandre. Ici, un télescopique travaille environ 800 heures par an. Une tâche dévolue habituellement au MLT 840 de l'exploitation, acheté en 2012. Avec 135 ch et 4 tonnes de capacité, c'était à l'époque le haut de la gamme agricole.

DE 0 À 40 KM/H AVEC LA PÉDALE D'ACCÉLÉRATEUR

« Avec notre structure de production, le MLT 840 arrive à la limite de ses capacités. Nous cherchions à gagner un peu plus en efficacité sur le travail de manutention avec davantage de puissance de levage et une meilleure stabilité sous la charge. Les 6 tonnes de capacité du télescopique MLT 960, son poids et son gabarit répondaient à cette demande. Chez nous, la hauteur de levée à 9 m au lieu de 7,50 m ne trouve pas son utilité », explique Ludovic Jarligant, l'un des associés du Gaec des Moulins de Kerollet.

Le MLT 960 possède le même moteur John Deere 4 cylindres de 4,50 litres que le MLT 840. La puissance annoncée est de 140 ch. Ce moteur est doté d'une vanne EGR, associée à un filtre à particules. Une nouvelle transmission équipe ce 960. Elle est présentée comme une transmission à variation continue (CVT de type Dana 318). « C'est une transmission hydrostatique, telle qu'on les rencontre sur des chargeuses de TP, avec une pompe et deux moteurs hydrauliques, et non pas une CVT comme sur notre tracteur », insiste Ludovic.

Toujours est-il que la vitesse de 0 à 40 km/h se gère seulement avec la pédale d'accélérateur. « Par rapport au 840, nous avons gagné en capacité de poussée avec cette machine, c'est indéniable. Mais je ferai une petite remarque concernant l'utilisation routière : sur une plage de 10 à 15 km/h, on perçoit une légère inertie. Est-ce lié au poids de la machine ou à la transmission, mais nous avons moins de réactivité qu'avec le 840 », explique Bruno Calle, associé du Gaec. La transmission possède un mode standard et manutention, et un limiteur de vitesse, pour régler la vitesse maximale de déplacement pour l'adapter au travail en cours.

ON S'APPROCHE DU RENDEMENT D'UNE CHARGEUSE

Les éleveurs sont unanimes sur l'intérêt de la pédale inching, placée à gauche de la pédale de frein et qui n'existait pas sur le MLT 840. « Cela permet d'approcher les charges très progressivement sans perdre de régime moteur, donc en conservant les vitesses de mouvement. Très pratique pour tous les travaux de chargement. » Globalement, le MLT 960 a répondu à leurs attentes pour l'usage intensif qu'ils en ont fait. « J'apprécie particulièrement la capacité de ce télescopique. Même avec de grosses charges, la machine reste stable et on se sent vraiment en sécurité pour charger les camions. La force de poussée à bas régime est aussi intéressante. Le gabarit à l'arrière est un peu plus long que sur le 840, mais le rayon de braquage est assez court. Aussi je n'ai pas eu l'impression de perdre en maniabilité. Attention, sa vocation n'est pas d'être un valet de ferme apte à se promener dans tous les bâtiments », précise Ludovic. Des qualités que confirme Bruno : « Avec la même pompe hydraulique que le 840 au débit de 180 l/min, je ne perçois pas de gain de temps sur les différents cycles de mouvement, mais c'est la capacité de l'engin et les outils utilisables qui font la performance. Pour nous, l'objectif serait de gagner un quart d'heure ou une demi-heure quotidiennement sur les travaux de manutention. La question est de savoir pourquoi Manitou n'a pas installé une pompe hydraulique un peu plus puissante ? »

La cabine du MLT 960 est identique à celle du 840 avec de la profondeur sur l'arrière, une large portière équipée d'une vitre électrique, et toujours le joystick JSM sur accoudoir flottant qui a fait ses preuves. Les éleveurs du Gaec avaient particulièrement apprécié cette évolution du confort en 2012. Aujourd'hui, Bruno a un avis plus mitigé concernant ce dernier modèle.

« Pour un haut de gamme et à ce niveau de tarif, on pouvait espérer quelques évolutions comme une climatisation régulée, et surtout un meilleur niveau d'insonorisation. Les bruits de la transmission sont assez désagréables en cabine. À part ce petit bémol et peut-être un réglage de la transmission à étudier pour améliorer le comportement sur route, cette machine présente une réelle évolution par rapport, au MLT 840, qui répondrait aujourd'hui à nos nouveaux besoins. On s'approche du rendement d'une chargeuse, tout en conservant la souplesse d'utilisation qu'offre un chargeur télescopique. »

DOMINIQUE GRÉMY

La cabine et les commandes Identique à celle du MLT 840, la cabine est spacieuse et profonde sur l'arrière. Elle manquerait d'insonorisation, selon les éleveurs. Pour eux, le siège pneumatique et la suspension de flèche sont deux options à ne jamais oublier sur un télescopique.

La pédale « inching » Très appréciée par les utilisateurs, elle permet d'approcher lentement la charge, tout en gardant le moteur à haut régime. Sur le MLT 840, « l'inching » n'était accessible que sur le début de la pédale de frein.

Une différence de gabarit Comparé au MLT 840, le porte-à-faux arrière est plus important (6,10 m de longueur au tablier, contre 5,37 m). Cela n'a pas vraiment gêné les éleveurs. Le rayon de braquage reste correct (4,30 m contre 3,98 m).

Le travail au méthaniseur C'est dans cette tâche biquotidienne que le MLT 960 exprime le mieux sa puissance et sa capacité, ici avec un godet griffe de 2,5 m3.

Stabilité sous la charge Impressionnant avec son godet de 4 m3 destiné à la manutention des copeaux de bois. Les éleveurs ont apprécié la stabilité du télescopique pour charger les camions.

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